Ca va être dur dur ce soir, le principal BIEN JOUE !!!!!!!!!!!!!!
Je suivrais tout ça derrière mon petit écran !!!!
VU SUR LE SITE DE MIDILIBRE.FR
Édition du samedi 13 décembre 2008
Hand/D1
Il est désolant qu'on ne se rende pas compte de ce qu'est l'Usam
Comment le Sétois de l'Usam et le Nîmois de Montpellier abordent un derby ?Alain Portes : Personnellement, je suis né à Béziers, j'ai vécu à Sète jusqu'à 18 ans, fais mes études à Montpellier et joué toute ma carrière à Nîmes, alors je me sens languedocien pur sang. Et je suis content de voir notre sport mis en avant à cette occasion où, je tiens à le dire, nos supporters sont en osmose. Une spécificité dont je suis fier...
Patrice Canayer : Nous portons l'idée d'organiser le derby dans une grande salle pour réunir tous les amateurs de hand de la région. Ça ne fait pas toujours plaisir à entendre pour les autres,
mais le Languedoc est la région n° 1 dans le handball depuis quinze ans. Les derbys sont des matches particuliers, mais il serait réducteur que nos ambitions ne tournent qu'autour de ces deux matches...
Vous souvenez-vous avoir joué l'un contre l'autre ?Patrice Canayer : Il y a une grande différence entre Alain et moi. Il était un joueur international de très haute dimension, moi un besogneux de la première division.
Alain Portes : Un besogneux mais pénible (rire) ! Alain, vous aviez failli jouer
à Montpellier... ... En 1992, avant les JO de Barcelone. L'Usam était en crise et je ne m'y reconnaissais plus. Montpellier accédait à la D1. J'avais rendez-vous avec les dirigeants. Mais entre le coup de fil de Jean-Paul Lacombe (président de l'époque) et le rendez-vous, il s'est passé 36 heures. De trop ! Je me suis rendu compte que je ne pouvais quitter mes copains et je suis venu le dire à des hommes qui ont été exceptionnels et m'ont compris.
Patrice, vous n'avez pas joué à l'Usam en étant né à Nîmes... J'étais élève au collège La Salle et à cette époque, tu jouais au Col, le club issu de là. En plus, le siège du club était situé au bar de mes parents. Après, j'ai fait le choix de partir de la région et d'y revenir quinze ans après, non pas parce j'en étais originaire mais parce qu'il y avait à Montpellier un projet intéressant.
Depuis 2001 et son retour en D1, l'Usam n'a plus gagné un derby, pourquoi ?Alain Portes : Parce que je ne joue plus ! (hilarité générale...) Tout a changé. Et Montpellier est resté dans une dynamique de progression. L'histoire de l'Usam a toujours été compliquée. Nos problèmes financiers ne nous tirent pas vers le haut. J'en profite pour dire qu'on critique souvent Montpellier pour les grands moyens dont ils disposent. Si c'est le cas, c'est qu'ils ont su trouver les arguments pour qu'on leur donne et ils sont optimisés à l'extrême.
Patrice Canayer : Je veux rappeler qu'à une époque, les moyens étaient à Nîmes avec Gilbert Baumet (ancien président du conseil général du Gard et de l'Usam, NDLR). Un grand club, c'est une histoire, un palmarès. Et la réussite de Montpellier, ce n'est pas la réussite de Canayer, c'est celle de grands dirigeants. La force du club est qu'il est bien dirigé par des personnes qui, en plus, ont su évoluer avec les obligations de la professionnalisation. Il ne faut pas croire que ce soit facile : chaque euro, tant dans le public que le privé, il faut l'arracher.
Alain ne peut pas le dire, mais je suis né à Nîmes et en tant que Nîmois je me permets de dire combien il est désolant qu'on ne se rende pas compte de ce qu'est l'Usam. Le hand ne coûte rien par rapport à ce qu'il peut représenter. L'Usam n'est pas suffisamment soutenu, c'est une faute stratégique que j'ai du mal à comprendre. Quand ce club a été aidé, il a réalisé des choses exceptionnelles...
Vos objectifs ne dépassent-ils pas largement le derby ? Le titre pour le MAHB face à Chambéry et le maintien pour l'Usam contre Sélestat ? Alain Portes : Complètement. Cette semaine, j'ai surtout regardé des vidéos de Sélestat. Ce qui m'inquiète, c'est la dimension physique qu'impose un match contre Montpellier et les forces dans lesquelles nous devront puiser à trois jours de Sélestat. Mais on ne peut se permettre de lâcher un match, surtout le derby. Et comme Eurosport sera là, on ne peut passer pour des imbéciles devant la télé...
Patrice Canayer : On ne peut pas banaliser un derby. C'est l'événement du hand régional et il faut "événementialiser" (sic !) encore plus. C'est un match particulier et il faut que ça le reste. Je ne suis pas inquiet : je suis Nîmois, je connais la mentalité... Une fois, je me suis chopé avec Detrez (désormais pivot de Chambéry, NDLR) là-dessus. Je connais cette capacité à se dépasser, à aller au combat, la fierté nîmoise. Quand je vois l'Usam, je revois mes potes de jeunesse. Le plus difficile pour moi est de transmettre ça à mes joueurs. Sur ce match, il y a autant de danger que face à Chambéry. Et si une équipe a à rougir d'une défaite, c'est bien Montpellier...
Dans la région, on parle de fusion entre les clubs. C'est envisageable dans le hand ?Alain Portes : La fusion, c'est la mort de quelque chose. Je crois que tant que le découpage géographique que l'on connaît actuellement ne changera pas, la fusion n'est pas d'actualité.
Patrice Canayer : Le mot fusion ne me plaît pas parce qu'elle fait disparaître des entités. Le sport est un phénomène social, culturel et économique qui s'inscrit dans les territoires. Alors il peut connaître des évolutions dans son organisation si les territoires évoluent dans dix, quinze ou vingt ans, les fameux 40 kilomètres qui séparent Nîmes à Montpellier auront changé d'échelle. De la future grande salle au Parnasse, il y aura sans doute moins de trajet que de Bougnol à Près d'Arènes...
Un derby entre Montpellier et Nîmes où se jouerait le titre, c'est de la science-fiction ?Patrice Canayer : Et si on peut choisir la date et que ça se joue à la dernière journée dans la nouvelle salle devant 9 000 personnes avec comme pour l'OM une balle dans les tribunes à la dernière seconde... (rire) Le sport permet tous les espoirs.
Alain Portes : Pour l'instant, on se contente de prendre des points aux principaux rivaux de Montpellier comme Chambéry en début de saison. A terme, j'aimerais que ça redevienne notre challenge que de chercher des titres et pourquoi pas à Montpellier...
Recueilli par Laurent GUTTING et Jean-Michel IZOIRD